Après avoir servi d'indice économique, le hamburger pourrait devenir un indice politique. Toute personne avide de pouvoir devrait tenir compte de la symbolique portée par un paddy. L'élection présidentielle américaine en est un bon exemple.
Certains se souviendront peut-être de l'article sur le Sleazeburger. Je n'étais pas du tout d'accord avec le message perçu dans le film « The Menu » avec Ralph Fienes. En me concentrant sur ce qui me semblait être une attaque injuste contre la Gastronomie, je n'avais pas vu la perspective politique derrière le scénario. En y regardant de plus près, et avec des contributions extérieures, il s'avère que le film peut être vu comme une prémonition des dernières élections américaines.
Pour rappel, après un dernier dîner sublime et artistique, le chef joué par Ralph Fienes fait exploser le restaurant avec tous ses clients, sauf un qui observe le feu d'artifice depuis un bateau tout en savourant un hamburger préparé par ce même chef.
En écoutant les commentateurs et les électeurs après la victoire écrasante du 4 novembre, il semble que les gens chics et cosmopolites aient explosé de la même manière, incapables de comprendre que la majorité de la population ne veut pas d'un dîner ésotérique ou d'être nourrie de concepts imposant des contorsions improbables à l'esprit.
Le président élu a répliqué avec son propre menu, quelque chose de compréhensible, de terre à terre, très proche d'un repas de hamburger avec beaucoup de sel, de gras et de sucre. Mais pas n'importe lequel.
L'une des photos les plus marquantes du président élu peu après les résultats ne le montre pas dans un restaurant trois étoiles. On le voit plutôt en compagnie d'Elon, symbole de réussite entrepreneuriale, en train de déguster un « McDonald » dans un jet d'affaires somptueux, peut-être à 30 000 pieds d'altitude.
Il me semble que ces deux opposés culinaires pourraient servir de marqueur entre un "groupe déconnecté" et un groupe "réaliste".
Et je comprends la rébellion. Le savoir-vivre et le raffinement sont comme la langue d'Esope, ambivalents, faits soit pour rapprocher les gens, soit pour les séparer. Une bouffée d'aspiration aristocratique projetée dans des idées fantaisistes et dans des restaurants sans âme est avant tout un moyen de séparer les gens, pas de les rassembler. Et pour qui les mots « Nous, le peuple... » résonnent, ce soupçon de sécession sociale est impensable.
Mais faut-il opposer un extrême à un autre ? Si l'on considère ma dernière aventure face à un hamburger trans-formé par rapport à tous les hamburgers incroyables du monde entier, je trouve ridicule de penser qu'il faille recourir à une telle standardisation pour démontrer que nous ne sommes pas des snobs.
En fait, pire encore, il y a quelque chose de très communiste dans ce nivellement par le plus petit dénominateur commun. C'est une curieuse façon d'illustrer notre adhésion au principe d'égalité où aucune tête ne doit dépasser. C'est ce que nous appelons le repas de Procuste. Une taille unique pour tous, même pour le king size.
Mais... la « chose » sur la photo ci-dessus n'est pas le hamburger que propose le film le Menu. Le burger dégusté pendant le grand spectacle de l'explosion du restaurant est un burger fait avec plaisir. En effet, Fienes a préparé ce dernier joyau avec une joie évidente et a été envahi par l'émotion des souvenirs passés. Cette scène nous rappelle que la base de la Gastronomie est le plaisir, dans la cuisine, le repas et le partage : le plaisir est l'un des piliers fondamentaux de la Gastronomie.
Ainsi, heureusement, il y a encore de l'espoir dans l'amélioration sociétale, à travers la recherche commune de produits de qualité et de burgers passionnés, sur mesure de préférence.
Mais au-delà des symboles, que disent les chiffres ? Peut-on prédire une élection à partir des ventes de burgers ? Le Big Mac peut-il servir d'indice politique en plus d'être un indice monétaire ?
Selon Chatty (voir ci-dessous), après un ralentissement des ventes aux États-Unis, McDonald's a repris du poil de la bête, mais surtout grâce à sa stratégie numérique et de livraison. Donc ce n'est pas très représentatif d'un point de vu quantitatif. Mais si les chiffres ne permettent pas de prédire l'évolution des urnes, une vision plus large avec une segmentation des restaurants pourrait nous donner un meilleur aperçu des tendances sociales et de la répartition des communautés.
J'en profite, à ce sujet, pour souligner que l'universalité de la France se reflète dans sa gastronomie, en ce sens que ce n'est pas l'origine qui compte dans le plat, mais plutôt l'approche et la philosophie qui déterminent la manière dont nous cuisinons et mangeons.
En parlant du diable, qu'en est-il de la France, en plein chaos politique ? Le burger pourrait-il nous apporter une forme de clarté politique ? Les ventes de McDonald's ont chuté de 8 % en France au début de l'année. Espérons que cela ne soit pas le reflet du PIB à venir ! Certains affirment que cette perte est due au boycott qui a suivi le soutien de la chaîne à Israël. En revanche, Quick, avec sa nouvelle offre halal, semble tirer son épingle du jeu.
Conclusion ? Je pense que le burger est définitivement politique !
Philippe Cartau
Rédigé en Anglais, traduit par Deepl et corrigé par, l'auteur
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